De Massay à Massais.
Par Yves Duval, historien.
Conférence lundi 20 mars, à 20h30 – Ecuries du Château : Histoire de Massais par Yves Duval, membre de la Shaapt.
LES CURIOSITES de MASSAIS
Par Yves Duval, historien.
Pour les touristes de passage, les habitants du secteur connaissant mal le village ou même ceux de Massais qui voudraient mieux le connaître nous avons réuni dans ce chapitre quelques particularités méconnues ou passées aux oubliettes de la mémoire commune.
L’église
Un visiteur de passage dans un village est souvent d’abord attiré par l’église. Celle de Massais attire le regard par son clocher pointu.
Lorsque l’église a été reconstruite dans les années 1880, ce clocher a été réalisé en ardoises. Celles-ci n’ont pas tenu longtemps. Il a fallu refaire ce clocher et le conseil municipal a décidé que ce serait en zinc. Bien que le préfet se soit opposé à cette décision, c’est ce qui sera réalisé et les tuiles récupérées sont encore stockées dans le clocher.
En entrant par le grand porche, observez le chemin de croix sur la droite. Vous serez surpris de constater que à l’une des stations Jésus est écrit « Jésu ». L’explication de cette anomalie est amusante. Bien que le chemin de croix ait été réalisé en Allemagne, il l’a été par des ouvriers italiens. L’un d’eux par inattention a gardé l’orthographe de son pays et personne ne s’en est aperçu ou n’a voulu le corriger.
Contre le pilier droit à l’entrée du chœur, observez une belle statue souvent fleurie ou priée avec de cierges allumés à ses pieds. Il est aisé de croire qu’il s’agit de la Vierge. En réalité c’est Sainte Radegonde qui est représentée. Il est facile de se tromper…
Sur les deux autels latéraux certaines statues méritent un regard. Vous verrez Saint Eutrope, que peu de gens connaissent. Pourtant ce saint, représenté dans une chapelle à Vaucouleurs, a été vénéré de tout temps à Massais. Un pèlerinage annuel y était organisé et on venait le solliciter car il était connu pour soigner les fièvres et « les Estropiés »
Saint Roch, aussi représenté, l’était au village de La Richard et faisait l’objet d’un pèlerinage annuel le dimanche suivant la fête de ce saint, connu pour protéger et soigner de la peste.
Vous pouvez aussi observer Saint Cloud, connu évidemment pour soigner les furoncles.
Saint Michel et Saint François de Sales sont également présents, mais nous ignorons s’ils faisaient l’objet de prières particulières. En revanche Saint Mathurin était très vénéré particulièrement dans la région. Il aurait eu le pouvoir de chasser les démons. On venait le prier pour les fous et… les épouses acariâtres. Les prénoms de Mathurin et Mathurine étaient
Souvent portés à Massais et au 17° siècle, celui de Mathurine plus fréquent que Marie.
Le Sacré-Cœur
Sur les côteaux à l’Est de la rivière s’élève une grande statue du Sacré-cœur (Qualifiée de Vierge (vge) sur certaines cartes de l’IGN). Son socle bien particulier en forme de cône laisse penser que ce Sacré Coeur a peut-être été érigé sur un moulin cavier dont il existe encore quelques exemplaires dans la région. Mais nous n’en avons pas la preuve.
La croix Pineau
Restons dans le domaine religieux pour souligner que le petit calvaire situé au carrefour de la grande route et de celle qui même à Audefois s’appelle La Croix Pineau.
Dans les années 1860, un jeune de cette famille habitant Audefois avait été tiré au sort et obligé de partir à l’Armée. Envoyé en Indochine il avait promis d’ériger une croix s’il revenait vivant. Il est hélas décédé là-bas. Malgré tout, la famille a décidé de construire cette croix en souvenir de leur fils.
Le Couvent
Tous les Massaisiens appellent « Le Couvent » cette belle maison, située sur une grande place appelée autrefois « La place de la Carie ». Certes des religieuses l’ont occupée et en ont fait une école de filles. Mais l’histoire de cette maison reste à découvrir. Nous espérons que nos recherches permettront prochainement de connaître l’histoire de cette maison et la justification du nom qui lui est attribué.
Les éboulis de Massais
Les gros blocs de rochers qui ont dévalé la pente jusqu’à l’Argenton constituent une curiosité bien connue. Ils offrent un terrain de choix aux compétitions de trial de haut niveau qui y sont organisées bien que la zone soit classée Natura 2000. Sur place un panneau d’information vous informera sur les curiosités botaniques du secteur.
Les ruines des coteaux
En haut dans les coteaux des éboulis, un peu en aval du Moulin Neuf, perdues dans une nature touffue, des ruines ont été redécouvertes par hasard il y a quelques années. Elles sont très curieuses, se composent de trois pièces dont la principale, la seule bénéficiant d’un toit en dur, est très étroite. Après les fouilles, celle de droite d’environ 4x3m a révélé un sol de pierres plates non taillées. Cette pièce n’avait pas de toit en dur, mais sans doute en brandes ou en paille.
La pièce centrale n’a guère plus d’i,50m de largeur, mais est la plus profonde. Le fond de cette pièce est constitué par la paroi d’une petite falaise. Le sol est en roche et le toit était en tuile de bottes assez grossières.
La pièce de gauche est semblable à celle de droite.
A cette découverte l’identité et le but de cette construction était un mystère. Seul le hasard a permis de découvrir dans les archives de la vente des biens nationaux pendant la Révolution que ces ruines étaient celles de la chapelle des Sarragots dont l’existence était connue mais pas la localisation.
La Buterne
Située en amont des éboulis et sur l’autre rive de l’Argenton se dresse dans un bois une motte féodale (bien que la mode soit désormais de désigner ces réalisations de « motte castrale » nous préférons conserver le terme plus approprié). En effet il n’y a eu aucun véritable château construit sur cette motte mais probablement seulement un poste léger d’observation et de défense. Le sommet, désormais entouré d’arbres offrait une vue imprenable sur la vallée de l’Argenton.
Bien que Maurice Poignat indique que la Buterne est probablement un site funéraire, il n’y a aucun doute, il s’agit d’une motte féodale désormais répertoriée dans le livre faisant l’inventaire des mottes des Deux-Sèvres.
Un peu au-dessus de la Buterne se trouvent des ruines assez importantes. Ce sont celles d’une ancienne tuilerie.
Les Douves Chaudes
Les bâtiments de ce secteur tiennent leur nom d’une petite mare dans un pré voisin. Elle a la particularité de ne jamais geler. Aucune fumée ne s’échappe du lieu et la température de la mare n’a rien d’excessif, mais elle n’est jamais à sec et mystérieusement réchauffée.
Les Moulins
Il y avait à Massais 6 moulins à eau et 9 moulins à vent. Ils ont hélas soit complètement disparu, soit ne subsistent que sous forme de ruines, sans toit ni ailes et se dégradant au fil du temps.
La Mairie
La mairie est désormais installée dans ce qui était autrefois le presbytère. Certes les lieux ont été aménagés, mais on peut encore deviner ce qu’était autrefois ce grand bâtiment construit contre l’église.
La Davière et Les Roussières
Si vous espérez voir de jolies constructions dans ces deux lieux qui étaient les seules gentilhommières de Massay, vous serez déçus. Il reste certes des bâtiments, mais à La Davière la petite tour que l’on voyait encore il y a une vingtaine d’années a été démolie et aux Roussières on peut voir une maison importante mais proche de la ruine.