Extrait paru dans leslignesbougent.org et signé Julien.
1848 : Etat fédéral et démocratie directe
En France, 1848 marque l’avènement d’une nouvelle république dont le nouveau Président élu s’appelle : Louis Napoléon Bonaparte !
Trois ans plus tard, il est devenu dictateur. Ci-gît la Deuxième République…
Au même moment, en Suisse, naît l’Etat fédéral bien que le pays s’appelle toujours une confédération. (14)
Les pouvoirs sont répartis entre les cantons et l’Etat.
Et la vieille méthode Suisse de demander l’avis des uns et des autres et faire voter autant que possible est constitutionnalisée.
L’esprit des Waldstätten libres est encore vivant !
Et c’est lui que l’on célèbre encore le 1er août de chaque année en ce premier quart de siècle.
On retrouve dans le système Suisse d’aujourd’hui les ingrédients du début : des hommes et des femmes libres, des juges locaux, une égalité de droits entre les citoyens devant le juge et la volonté de se choisir un destin commun.
La votation : un système efficace et moderne
Les Suisses votent 2 ou 4 fois par an sur des sujets très importants. (15)
Cela peut concerner l’immigration, le réchauffement climatique, la ratification des traités, etc.
Les citoyens sont priés de prendre position sur les sujets essentiels du pays.
Les responsables politiques sont chargés de mettre en œuvre la volonté souveraine du peuple.
Pour n’importe quel Français, ce système relève de l’utopie.
Il est pourtant pratiqué au quotidien par près de 9 millions de Suisses qui parlent quatre langues différentes, ne pratiquent pas les mêmes religions et ont des coutumes et des traditions différentes d’une vallée à l’autre !
Comment cela fonctionne ?
Tout commence par le dépôt d’une initiative populaire.
Il faut un groupe d’au moins 7 à 27 citoyens disposant du droit de vote qui souhaitent une révision de la constitution fédérale.
Le groupe crée un comité d’initiative. Il propose un ajout, une suppression ou une modification d’article.
Le projet est déposé à la Chancellerie fédérale.
L’administration fédérale vérifie que le texte est conforme aux exigences légales du pays.
Le Comité d’initiative doit, ensuite, réunir 100 000 signatures de soutien des citoyens Suisses.
Si le projet est recevable, le Conseil fédéral organise la votation populaire. Le Parlement peut faire une contre-proposition.
Les citoyens votent sur les deux textes.
Pour que l’initiative populaire soit adoptée, elle doit convaincre la majorité des citoyens et des cantons. Le Parlement passe ensuite une loi d’application.
Oui, non, c’est voté, c’est adopté. Le problème est réglé, on passe à autre chose.
Et, si en France on s’inspirait de l’esprit libertaire des Waldstätten ?